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LA GREVE NE SE NEGOCIE PAS, ELLE S'IMPOSE !

LA GREVE NE SE NEGOCIE PAS, ELLE S’IMPOSE !

samedi 1er décembre 2007, par Avant Garde

Depuis qu’il s’impose à la bourgeoisie comme un devoir prolétaire inaliénable, le recours à la grève a toujours subi les volontés d’encadrement de la part de la bourgeoisie et quelque soit la fraction de ses représentations politiques (droite ou gauche) aux affaires.


Chaque attaque menée contre l’organisation des ripostes ouvrières, dont le recours à la grève n’est qu’une forme, démontre que les décideurs bourgeois trahissent des inquiétudes quant à la capacité des organisations traditionnelles à l’encadrement des conflits sociaux. Pour la bourgeoisie, le règlement de ces conflits ne doit jamais dépasser le juridiquement acceptable et doit mener sur les voies de garage de la compromission. Il n’est d’ailleurs pas innocent que les grands partis bourgeois discutent beaucoup sur les moyens de donner aux organisations syndicales traditionnelles plus d’assise et de représentativité.

Ces dernier temps, les travailleurs(euses) engagés dans des rapports de force tendus montrent une volonté d’émancipation de la tutelle des organisations réformistes traditionnelles, et la contestation plus ou moins organisée du rôle dirigeant des directions syndicales lors des affrontements ou en dehors, font craindre à la bourgeoisie des débordements des luttes économiques qu’elle ne pourrait pas contrôler via les rouages traditionnelles de la concertation préalable (commission paritaires etc.)

Les oppositions de classe vont crescendo et se cristallisent au fur et à mesure de l’approfondissement des contradictions inter impérialiste dans la lutte pour les marchés mondiaux. Pour la bourgeoisie, cela entraine de surcroît la revue à la baisse des capacités de corruptions des couches supérieurs de l’aristocratie du salariat, de ses capacités à soudoyer ses lieutenants syndicaux … relais bienveillant du dialogue social …

Ce qui incite aussi la bourgeoisie française à tenter par tout les moyens de restreindre les capacités de riposte autonome de la classe ouvrière, c’est la mise au diapason européen des politiques de concertation sociale sur le modèle du nec plus ultra de la collaboration de classe (système de cogestion allemand) via la les institutions de partenariat sociale supra nationale tel la CES.

Mais est-ce bien nouveaux ? Et cela est-il le seul « reflexe » de la seule fraction de droite de la bourgeoisie. Pour mémoire ouvrière, il faut rappeler ici que la bourgeoisie a toujours su trouver dans sa fraction de gauche des alliées de poids pour effectuer ses sales besognes. Rappelons la déclaration de ce valet de la bourgeoisie, le révisionniste Maurice Thorez, secrétaire général du PCF et ministre de la reconstruction dans un gouvernement dit « d’union national » qui déclarait : « La grève c’est l’arme des trust » devant les mineurs qui l’année 1948 de la même période devront subir une répression sanglante orchestrée par un ministre de l’intérieur socialiste : Jules Moch. C’est toujours Thorez qui, dans un autre discours prononcé en juillet 1945, déclarait encore : « Produire, c’est aujourd’hui la forme la plus élevée du devoir de classe » la classe ouvrière connaît la suite.

LA DEMOCRATIE BOURGEOISE C’EST LA DICTATURE DE LA BOURGEOISIE

Depuis des lustres, la bourgeoisie a compris tout l’intérêt qu’il y avait à encadrer la contestation sociale dans des règles fixées par elle-même. Toujours la bourgeoisie à su s’accommoder de la lutte des classes économique, consciente que son système, reposant sur la libre concurrence, engendrerait nécessairement des réactions sociales fussent-elles de caractère insurrectionnelle.

Dans ses constitutions successives et depuis l’avènement de sa république, la bourgeoisie a continuellement su mettre à sa disposition tout un arsenal de mesures garantissant son pouvoir, comme le décret d’Allarde (2 mars 1791) premier acte juridique bourgeois de mise au pas de la volonté organisatrice de la classe ouvrière.

C’est donc à des multiples moyens juridiques permettant de limiter l’exercice du « droit de grève » (préavis, réquisition etc.) que vient s’ajoute le très pernicieux concept dit des « négociations par entreprise » ou par « branche d’industrie » qui accompagne toutes les réformes dites « sociales » et qui vise à diviser pour mieux régner (car c’est au nom de la spécificité de chacun que l’on organise l’arnaque généralisée de tous).

Bien entendu, en haut de l’affiche, reste l’indétrônable et intemporelle « droit du travail », constitutionnellement reconnu et à partir duquel peut s’exercer toutes les répressions d’ordres juridiques ou militaires envers les mouvements grévistes.

LA GREVE NE S’USE QUE SI L’ON NE S’EN SERT PAS Depuis des décennies, la vraie menace qui pèse sur le « droit de grève », ce sont les organisations syndicales de collaboration de classe qui se s’ont chargées de la mettre en place.

En effet, il ne manque jamais un discours, chez ces lieutenants salariés du capital, dirigeants des centrales dites représentatives, pour rappeler que la grève est « l’arme ultime des travailleurs », et que le syndicalisme français doit parvenir à étendre dans les esprits « la culture de la négociation » etc.

Ainsi les concepts à la mode sont devenus ceux de la négociation préalable et de la défense du paritarisme comme garantie du dialogue et de la paix sociale. Le but est donc d’instruire toutes les couches du salariat de la possibilité de parvenir à une saine association capital/travail, nécessaire au bien être généralisé mais qui en fait perpétue l’exploitation de l’homme par l’homme au profit du premier.

Ouvriers, ouvrières, travailleurs, le « droit de grève » ne se quémande pas, il ne dépend d’aucune reconnaissance de vos patrons, et surtout, elle ne dépend pas du droit mais de la mobilisation, sa puissance sera toujours fonction des rapports de force que nous saurons mettre en place par l’unité à la base et dans l’action, classe contre classe.

Avant-garde




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