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Le Dalladier nouveau est arrivé

Le Dalladier nouveau est arrivé

vendredi 30 novembre 2007, par Jean Charles Louvrier

Nous ne reviendrons pas ici sur les circonstances politiques qui ont amené Nicolas Sarkosy à présider aux destinées de la France dans le concert des nations impérialistes. Nous rappellerons néanmoins qu’elles ne doivent rien au hasard.


La pratique bien rodée des institutions de la bourgeoisie peut largement l’expliquer :

- une classe politique carriériste s’inscrivant dans la sauvegarde de ces mêmes institutions.
- la mise sous tutelle financière, par ses amitiés argentées, des médias ; véritables outils de propagande bourgeoise par le formatage de l’opinion générale, télévision, presse, radio.
- la complicité servile d’une prétendue opposition de gauche à tous les étages de la représentation des classes sociales plus ou moins favorisés.
- l’absence d’un authentique parti ouvrier, sans entrée dans le détail.

Aussitôt élu, l’homme d’état bourgeois « se met au travail », adoptant le style bien particulier du tribun poujadiste, démagogue. L’homme est sur _ tout les fronts, en véritable chef d’orchestre et habile manipulateur, il surf sur toutes les questions dites d’actualités, exprimant les choix délibérés du traitement des événements des médias tous acquis.
Les maîtres mots sont lâchés, Il faut de la rigueur dans les finances de la nation. Il faut remettre la France au travail, comprendre : « il faut doper la production de la plus-value que l’on arrache aux ouvriers ». Pour cela, rechercher la concorde nationale s’impose, qu’à cela ne tienne, _ il ne manque pas de politiciens de gauche ou de membres la société civile et autres arrivistes marqués à gauche, pour servir les intérêts supérieur de la nation, comprendre : « en recherche de reconnaissance et prêt à servir les intérêts du capital, par le chemin de droite »..

La méthode… Il est monté un véritable numéro de cirque où, comme disait l’illustre comique, il en est un qui épluches les oignons et l’autre qui pleur. Dans le rôle de celui qui pleur, le très mélancolique premier ministre, à la mine de chien battu, Fillon.

C’est qu’il est triste le sir, la France serait à l’agonie, elle souffrirait d’une plaie béante dans ses finances publiques en raison d’avoir été socialement trop généreuse. Alors opération rondement menée, on décrète « la France en faillite » et on propose les potions les plus amères touchant principalement les couches laborieuses, s’agissant moins ici de cautériser la plaie que de pratiquer des saignées supplémentaire. Pratiquer la dette d’état et décider de ces méthodes et périodicités de remboursement n’est qu’une des façons commodes de permettre la circulation de la plus value, sa redistribution inégalitaire par le prélèvement différencié en faveur des couches sociales les plus aisé de la société.

Pour la classe ouvrière, directement attachée à la production de la plus-value, garnisseuse des gardes manger de toutes les autres couches sociales de la société, le prélèvement est et de plus en plus oppressant, (prélèvement qui s’opère en catimini) et qui plus est de plus en plus odieux pour ces ouvriers/ères dont la traçabilité des existences misérables dans les pays sous domination du système impérialiste mondiale peut se faire sans le recours sordide au test ADN demandés par le député Mariani et entré le cadre du projet de loi sur l’immigration du ministre Hortefeux.

En haut de la pyramide des « responsabilités chirurgicales », François Fillon, placé au chevet du malade imaginaire est prêt à tout les coups de scalpel douloureux dans les budgets sociaux. Les créanciers de l’état bourgeois, « nationaux » ou « étrangers », gagnent sur tous les tableaux .
D’abord parce qu’ils remplissent leurs escarcelles grâce aux taux d’intérêts attachés aux emprunts et ensuite parce qu’ils sont ainsi assurés que les dépenses dites publiques vont bien dans le sens d’une organisation rationnelle des conditions de production de la plus-value que l’Etat met en œuvre au profit de la bourgeoisie. Ce sont les coupes sombres dans les budgets sociaux et la rationalisation des « services publics ».

D’alternances en alternances, tous les gestionnaires du système capitaliste, de droite comme de gauche, savent créer des politiques dites de rigueurs qui s’adressent d’abord aux classes laborieuses et plus particulièrement à la classe ouvrières qui voit ses conditions de vie et de travail se dégrader (en période de prospérité capitaliste comme en période de régression économique).

La classe bourgeoise, ses gestionnaires de toutes obédiences politiques, sont avertis qu’elle est la classe qui fertilise le terrain, qui produit le grain à moudre aux bourgeois et qui voit le produit de son labeur se disperser. Alors, que cache cette campagne savamment orchestré et relayée complaisamment par les médias où l’on voit se succéder dans les propos les plus alarmistes (voir même faussement rassurants) tout le cheptel de l’intelligentsia bourgeoise et petite bourgeoise, prétendument des plus compétentes ?
Rien que de la mystification mais aussi son contraire, la démystification …

Mystification d’abord, celle des annonceurs de fausses catastrophes en cas de défaite du « oui » lors du référendum sur la constitution européenne. Ils sont aujourd’hui très discrets car les bourgeoisies européennes ont su démontrer qu’elles gardaient leurs prérogatives politiques et financières sur tout le territoire européen, que ce soit en agriculture comme en production et en politique sociale (nivellement des « programmes sociaux » et « services publiques »).
- Politique, car il se prépare quasiment en coulisse un traité d’alliance politique de ces mêmes bourgeoisies européennes venant juste conforter le rôle des institutions supra nationales propre à l’Europe.
- Financière, car l’UE décide de la politique monétaire et industrielle des états, et fixe les taux de remboursement de leurs dettes etc.

Ensuite démystification, parce que ceux qui plaçaient leurs espoirs sur la victoire du « non » au referendum comme un acte devant amorcer une marche en arrière souverainiste chauvine pour les uns, ou un recul des politiques « antisociales » pour les autres, (parfois les deux associés, faisant remonter en surface de leurs déclarations politique d’étranges connivences …) en sont depuis lors « pour leur frais », car tout tends à démontrer, plus aujourd’hui qu’hier encore, que la représentation politique bourgeoise en France n’a jamais perdue la main, parce qu’à la présidence chiraquienne succède la présidence Sarkosienne gardant les coudées franches pour passer à l’offensive.

Démystification idéologique, parce que sous la baguette de ce très réactionnaire chef d’orchestre Sarkozy, de ses transfuges politiques et syndicaux prêt à jouer sa partition, se prépare l’offensive généraliser de la bourgeoisie contre les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière et des autres catégories de travailleurs.

Démystification moral car rien ne manquera à cette orchestration, pas même le rappel à la rigueur du même nom, pas même les instrumentistes de gauche appelés à participer, dans la concorde, à la politique de « redressement national ».

Mais mieux encore, démystification de la prétendue disparition de la classe ouvrière, (les déplacements de sarkosy dans les usines durant la campagne électorale présidentielle rappelle quelle classe était déjà la cible) qui devra subir l’essentiel de l’attaque en règle, contre ses conditions de vie et de travail, par l’obligation de devoir produire toujours plus, dissimulée par un hypocrite « gagner plus ». Ce qui espéré ici, c’est de permettre aux dirigeants des fabriques d’augmenter la durée et l’amplitude des journées de travail ouvrier afin d’étendre les prélèvements de la plus-value.

Démystification du pacifisme bourgeois, parce que cette situation n’est pas sans rappeler des moments cruciaux pouvant nous faire craindre le pire. Dans une situation semblable sous bien des aspects, à l’automne 1938, faisant suite au gouvernement de front populaire, nos aînés ont assisté, impuissant, à la mise en place du gouvernement dalladier qui préparait la France à la guerre.

Déjà, à cette époque, il était fortement question de rétablir l’autorité de l’état et de la France au travail par la remise en cause de la loi sur les 40 heures qui, sans être abrogée, est vidée de son contenu (c’est le retour à la semaine de 6 jours, le recours facilité aux heures supplémentaires …) ainsi que les décrets lois instituant les centres de rétentions administratifs pour les réfugiés économiques et politiques, etc.

Si « la faillite financière de la France » ne se conjugue pas avec la faillite des profits engrangés par la bourgeoisie, son besoin de richesses qui entraine notre misére démontre l’urgence pour l’avant-garde de notre classe de se rassembler en un état major de combat pour poser la créance de classe en faisant de la révolution prolétarienne son moyen de coercition pour le socialisme et la démocratie prolétarienne.




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