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8 MARS, JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME

8 MARS, JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME

jeudi 19 avril 2007, par Avant Garde

A l’égal de toutes les journées commémoratives, c’est quand la reconnaissance officielle s’en empare qu’elles se vident de leur contenu de classe, pour devenir le rituel d’une journée, pour y penser, et le reste de l’année pour oublier.


Nous ne reviendrons pas ici sur les origines historiques de cette journée, il ne manque pas de commentaires chargés de controverses. Pour notre part, ouvriers communistes Marxiste-léninistes, nous prenons rendez-vous avec l’histoire des femmes de notre classe pour permettre à la lutte de classe, qui en reste le moteur, d’en éclairer les origines. Sans contestation possible, c’est à l’observation des plus grandes souffrances des femmes de notre classe, dressées contre leur double exploitation, de productrices et de domestiques et par leur participation à ces combats, que ces grandes dirigeantes du mouvement communiste internationale que furent Clara Zetkin, Rosa Luxembourg, Alexandra Kollontaï sont devenues les références intellectuelles en matière de la lutte des femmes dans le monde pour leur émancipation.

Nous tenons pour indiscutable ce rendez-vous avec l’histoire où Clara Zetkin, socialiste allemande et rédactrice en chef du journal "L’égalité", proposa l’instauration d’une journée des femmes, lors du congrès de l’Internationale Socialiste, tenu à Copenhague, en août 1910.
Clara Zetkin, deviendra plus tard la propagandiste que l’on sait, et oeuvrera à l’adhésion à la IIIe internationale communiste, montrant que les femmes socialistes ne restaient pas étrangères à l’action contre le chauvinisme et la collaboration de classe du mouvement socialiste international de l’époque.

Criante d’évidence aussi, cette date du 8 mars 1921 (23 février calendrier Grégorien), où Lénine proposa la Journée internationale des femmes dont il fixa la date en souvenir des ouvrières de St Pétersbourg qui, à l’appel du comité bolchevik de Petrograd, descendirent dans la rue pour manifester contre la famine, la guerre, le tsarisme. Cette manifestation fut soutenue par l’action gréviste des ouvriers métallos de Petrograd, ce qui donnera à Alexandra Kollontaï l’occasion d’écrire : « En 1917 la journée des ouvrières est devenue mémorable dans l’histoire. Ce jour-là, les femmes russes ont levé le flambeau de la Révolution prolétarienne. »

Aussi, comment rappeler cette histoire sans parler de l’idéalisme romantique, reflet du sentimentalisme petit bourgeois, véhiculé par les magazines féminins modernes et sans en dénoncer l’angélisme petit bourgeois (démenti par des milliers de faits démontrant l’envers du décor) qui voudrait que ces combats se produisirent toujours sans violence parce que ce sont des femmes qui les ont menés. En hommage aux femmes de notre classe, nous évoquerons ici les combattantes de la Commune et le fait historique qu’à Fourmies, en 1891, au cours de le manifestation du 1er mai, c’est sur une gamine de notre classe que le fusil Lebel (dont venaient d’être équipées les troupes) fit son première essai.

Aujourd’hui, cette journée commémorative officielle sans cesse reproduite, en l’absence d’organisations d’avant-garde des femmes ouvrières, du semi-prolétariat, les plus exploitées, réduites aux tâches les plus ingrates, prend les chemins des enterrements en grande pompe de l’émancipation intégrale des femmes. Tribune éphémère offerte aux organisations féminines petites–bourgeoises réformistes, ayant pignon sur rue, tout juste leur permet-elle de discourir sur les disparités flagrantes qui demeurent entre hommes et femmes dans la société, et de saisir l’opportunité pour revisiter, grâce aux médias mobilisés, tous les concepts machistes de la société bourgeoise en occultant leur caractère de classe. Ainsi, impossible d’échapper aux débats télévisés, aux émissions de variétés, véritables champs de foire bien achalandés, des avis féminins les plus « autorisées » en la matière.
De toute évidence, c’est le moment attendu par les représentations politiques des classes nanties, pour nous ressortir de leur boite à coucou leurs « responsables politique à la condition féminine », qui bien sur axent leurs interventions sur la misogynie ambiante comme étant à l’origine de tous les maux, mettant en point d’orgue la lutte pour la libération sexuelle comme préalable à l’émancipation générale.

En conclusion, les propos démagogues échangés, opposant le libertinage bourgeois aux représentants des cultes, escamotent « ce préalable » qui quotidiennement obligent des femmes et des hommes de tous les continents, conduits par la misère et dans le désespoir parfois jusqu’à la prostitution, contraints et forcés, au titre du revenu unique ou d’appoint, et de fait dans la stigmatisation et la criminalisation, pour simplement ne pas crever de faim …

En conséquence, cette réalité, jamais évoquée ou banalisée, apporte la démonstration, dans les faits, de l’insuffisance des discours des salons feutrés, pour libérer cette revendication de « libération de la sexualité » de ses objectifs mercantiles. Débats où les témoignages soigneusement choisis de la prostitution côtoient ceux tous aussi choisis de la prostitution intellectuelle, nous faisant la démonstration que les valeurs morales dominantes d’une société sont toujours les valeurs morales de la classe dominante.

Quant aux femmes de notre classe (ouvrières, immigrées ou non, femmes retraitées, femmes dans les tâches les plus ingrates, mères au foyer, femmes sans emploi) c’est loin de tous ces tumultes médiatiques et bavardages philosophiques, harassées par des journées interminables, avec en tête les humiliations du jour, celles subies dans les services sociaux, les harcèlements de toutes natures, du patron, du petit chef, ceux du bailleur, des sociétés de recouvrement, des services de placements à l’emploi avec leur cortége de menaces de radiation à tout va, que peut-être, cette journée là, elles, prendront entre deux tâches ménagères quelques moments pour se reposer.
C’est ainsi que, ouvrant leur petit écran, l’esprit toujours encombré des factures impayées, principalement celles de l’accès aux énergies essentielles (eau, gaz électricité), des menaces des huissiers, recevront-elles les « meilleurs conseils » qui leur sembleront provenir d’une autre planète, complètement hors de leurs réalités. Ce sera certainement en esquissant quelques bons sourires, remplaçant le mépris qu’elles ont toujours du mal à afficher pour en avoir trop subi, qu’elles devront supporter la vue de tout ce petit monde se mettre d’accord sur leurs prétendues démissions et qui les rendraient responsables des dérives de leur progéniture, que des législateurs, en mal de morale républicaine, rêveraient d’en pouvoir faire déceler les « caractéristiques délinquantes » à la première échographie.

Les perspectives politiques.

Cette année, sur fond d’élection présidentielle, est apparu ce propos intéressé faisant appel à la supposée naïveté des femmes, que l’accession d’une femme au pouvoir en 2007 pourra être l’occasion d’améliorer leurs conditions de vie générales et un espoir pour la paix.

Seulement, c’est sans compter sur la vigilance des femmes averties de notre classe, qui savent que comme une hirondelle ne fait pas le printemps, les femmes ministres faiseuses de mirages ne sont que des femmes-coucous installées dans des nids bien douillets et que « femme Alliot-Marie », ministre des armées, ne pourra jamais être prise pour la colombe de la paix, sauf à prendre toute la soldatesque française présente en Afghanistan, en Afrique ou ailleurs pour de pacifiques mésanges. Aussi nous savons qu’elles gardent le sentiment que là-dessous se cachent, au nom de la solidarité féminine, des intérêts qui leur sont étrangers, et que l’appel aux sentiments des mères finit toujours par les conduire à la production d’armement, en remplacement du fils et du mari envoyés à la guerre.
Elles savent aussi que derrière ces bêlements pacifistes sentimentaux, se trouve occulté ce fait, que toute paix adoptée entre belligérants en guerre dans le cadre du système capitaliste impérialiste mondiale reste un compromis passager passé sur le dos des couches laborieuses, en perspective à de nouvelles conflagrations, et que les femmes du prolétariat à travers le monde en payent toujours le plus lourd tribu.

FEMMES PROLETAIRES D’ICI ET D’AILLEURS, UN SEUL COMBAT, UN SEUL MOT DORDRE : UNITE !

VIVE L’UNITE DE TOUTES LES FEMMES COMBATTANTES DU MONDE SOUS LA DIRECTION DE L’AVANT-GARDE INTERNATIONALE DES FEMMES OUVRIERES A CONSTRUIRE.

CLASSE CONTRE CLASSE NOUS VAINCRONS



Portfolio

C.Zetkin et R.Luxembourg en 1910 Clara Zetkin

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