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Gréve inter-professionelle du 29 janvier 2009

Gréve inter-professionelle du 29 janvier 2009

vendredi 30 janvier 2009, par Avant Garde


Les plus anciens à la base du mouvement syndical, toutes organisations confondues, gardent en mémoire les années 60-70 où pour propulser les programmes de gauches dit de « démocratie avancée » ou « d’union de la gauche », les directions des centrales syndicales, diversement inféodées, appelaient régulièrement les travailleurs du public ou du privé à montrer leur mécontentement par des journées nationales d’actions où les dirigeants de gauche s’invitaient pour affirmer la nécessité de l’alternance politique dans le respect des institutions … Ces politiciens ne proposaient déjà que quelques toilettages et n’avançaient que quelques mesures de moindres douleurs montrant finalement à la base leur reconnaissance de l’économie de marché quant au fond pas très nouvelle.

Puis en 1981 ce fut l’avènement de l’union de la gauche et les grandes désillusions qui s’en suivirent. La gauche PS-PC-RG se montrait à la hauteur des espérances, non pas de la classe ouvrière et des couches de travailleurs les plus exposés, mais de la bourgeoisie qui trouvait une fois encore réconfort en voyant se dégonfler les tensions sociales ; les directions syndicales jouant parfaitement leur rôle d’encadrant et asphyxiant toutes velléités de luttes ouvrières. La suite, chacun la connait. Ce fut le retour des politiques d’austérités, l’appel à « se retrousser les manches » qui accompagne toujours l’accession des gauches à la gestion des affaires de la bourgeoisie et cela va désarmer notre classe pour des lunes (exceptions faites de certaines luttes dures mais épisodiques et tenant principalement à la lutte contre les licenciements).

L’éclatement des gauches, [1] arrivés à l’aube d’une nouvelle crise économique [2] offre un tableau des rapports de forces en mouvement. C’est un effet des déplacements idéologiques illustrés par des numéros de contorsionnistes des dirigeants de la gauche visant à montrer une image plus radicale [3] alors que chez les extrêmes gauchisants, comme au NPA, c’est un rafraichissement de la façade LCR qui prévaut, en recherche de la respectabilité réformiste. Dès lors, il est facile de comprendre que les états majors politiques et syndicaux n’ont pas d’autre choix que le recours aux vieilles recettes de la social-démocratie pour se remettre en piste dans leur rôle de bouée de sauvetage du capitalisme impérialiste français. Le besoin de faire appel à la rue (en surfant sur le cynisme et l’arrogance assumé de la droite) est donc un passage obligé pour les organisations politiques qui ne cherchent donc, diversement, qu’à se réhabiliter ou à se positionner dans les alternances à venir et pour la gouvernance d’un capitalisme "à visage humain" selon la formule consacrée et désormais revendiquée par la droite même. Pour les centrales syndicales, sorties moribondes des dernières élections prud’homales, cette initiative « unitaire » doit faire la démonstration de leur « représentativité » et de leur capacités d’encadrement des conflits sociaux de temps de crise … Et c’est d’ailleurs un des premiers arguments que fera valoir Bernard Thibaud (CGT) au soir même de la manifestation en disant clairement que le reproche de « non-représentativité » des syndicats n’était selon lui plus d’actualité. (Arlette Chabot, A vous de juger)

Ouvriers, ouvrières et travailleurs les plus modestes, nous devons être avertis que la gauche traditionnelle, en perte d’influence dans les populations laborieuses voir chez les petits bourgeois (son électorat traditionnel) joue une course au coude à coude pour le titre du meilleur noyauteur des mouvements sociaux contre une « gauche de la gauche » requinquée de ses derniers résultats électoraux et de certains sondages d’opinions favorables. Car ces derniers sont eux aussi en recherche du label tant convoité d’ « opposition organisée » mais soucieuse du bon fonctionnement démocratique des institutions…

Une fois de plus, nous, ouvriers et ouvrières devront apprendre à distinguer nos vrais amis de nos ennemis. Nous devons nous préparer dans l’autonomie d’action face à l’offensive du capitalisme en organisant nos ripostes et en ne nous laissant pas démobiliser par des journées sans lendemain qui agissent comme des soupapes de sécurité des tensions sociales. Aussi loin qu’on s’en souvient, le résultat de ces journées sert toujours à remettre en selle une gauche décrépie tout en assurant l’opération de promotion des nouveaux venus. Ces adeptes du parlementarisme bourgeois sont engagés dans des stratégies de refonte de l’union des gauches et autre front unis de diversion et emmènent les luttes sur les voies de garages du réformisme et du renoncement.

Ne marchons pas derrière les banderoles de la fraction de gauche de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie extrême-gauchisante et leurs revendications portant les intérêts de leur classe. Des usines, des chantiers, de sur les rails et des champs, actifs ou sans emplois, c’est sur la base de nos revendications et sans se soucier de leur « réalisme » que nous devons préparer la riposte face aux bourgeois et leurs complices qui entendent bien régler cette crise, comme toutes les autres passées et à venir, sur le dos des travailleurs !

Dans les manifestations, une seule bannière, celle du drapeau rouge ouvrier !

Dans l’unité, à la base et dans l’action Classe contre classe Nous vaincrons !

Avant-Garde




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