Accueil du site > SOCIETE > Communiqué

Communiqué

Communiqué

Ouvriers sans papiers, les péripéties d’un combat qui ne fait que commencer.

lundi 29 juin 2009, par Groupe des Ouvriers Communistes

C’est un coup de tonnerre dans les milieux du syndicalisme français. Le 25 juin, à la Bourse du Travail du IIIe arrondissement de Paris., la vieille dame vient de commettre un acte de pure social-fascisme.


C’est manu militari que les nervis de la CGT, cagoulés, armés de lacrymogène et de matraques, ont jeté sur le pavé hommes, femmes, enfants, travailleurs ou non, tous sans papier, profitant de l’absence d’une grande partie des hommes. Un grand nombre des militants du syndicat et au delà sont aujourd’hui dans un profond malaise.

Les ouvriers sans papiers, victimes de l’impérialisme français, sont les travailleurs les plus exploités de notre classe. Livrés sans défense à l’exploitation capitaliste, le plus souvent celle des petits patrons rapaces des villes et des campagnes, ils sont traqués par la police, parqués dans les Centres de Rétention, leurs enfants arrachés des bancs de l’école et expulsés. Cette exploitation prend un caractère d’autant plus odieux qu’elle s’exerce sous la menace permanente de la reconduite à la frontière. De ce fait, leur combat pour la régularisation de tous les sans papiers, mené depuis de longues années, rencontre d’innombrables difficultés et à commencer par l’abus de la situation de faiblesse morale dont ils sont victimes de la part de tous les sociaux chauvin qui les entrainent dans des jeux de dupes comme celui mené en leur mon par la direction de la CGT et fixant selon les vœux du ministre Hortefeux des "critères de régularisation pour les travailleurs sans papiers à 5 ans de présence, un an de feuilles de paye, et un contrat de travail", tout cela pour une régularisation toute provisoire.

sans papiers à la CGT 1 Cela faisait plus de quatorze mois, que hommes, femmes, enfants, de la Coordination des sans-papiers 75 occupaient pacifiquement cette bourse du travail, faisant valoir à la direction scélérate de la CGT que tous les sans papiers devaient être régularisés alors que celle-ci, plantée dans sa logique de compromission avec la bourgeoisie, rejoint sur le fond la politique d’immigration choisie du Chef de l’état bourgeois.

Après cette opération de type fasciste, c’est au cri « CGT, Hortefeux, même patron, même combat » que les ces travailleurs devaient constater sur place et dans l’amertume qu’ils venaient d’être sacrifiés sur l’hôtel de la corruption par une « vieille dame » qui ne vit plus que de la vente de ses charmes dans les beaux salons de la bourgeoisie.

Les bourses du travail sont un lieu symbolique de l’association entre les travailleurs pour leur défense mutuelle et si celles-ci sont à l’occasion un ultime refuge pour les plus accablés de souffrances (qui leur sont infligées par la bourgeoisie française) et par respect aux traditions du mouvement ouvrier qui les ont légués aux syndicats du jour, elles devraient au minimum demeurer des lieux de la solidarité internationale des travailleurs aux principes inviolables.

Alors comment en sont-ils arrivés là, s’interrogent les militants les plus attachés à donner une dimension internationaliste à leurs combats syndicaux. C’est sur ces questions que nous, ouvriers communistes, nous proposons d’apporter brièvement notre point de vue et cela en vertu d’un vieux principe ouvrier ici bafoué ; quant une fraction de notre classe et qui plus est la plus fragile face à l’exploitation est humiliée et ce jusque dans ses besoins les plus élémentaires, c’est toute la classe ouvrière qui est attaquée et humiliée ! C’est donc toute notre classe qui doit organiser sa riposte.

Tout d’abord il ne fait plus de doute que la confédération CGT, à tous les étages de son appareil, n’est plus aux mains des meilleurs combattants de notre classe depuis des lustres. Ses effectifs ouvriers ont fondu comme neige au soleil cédant la place à la représentation massive des couches sociales petites bourgeoises, historiquement les plus soumises à l’idéologie du réformisme, donc forcement portées à la compromission et part lesquelles, fatalement, les sentiments chauvins et les attitudes xénophobes se répandent comme un poison dans tout le salariat.

Ensuite, quant aux effectifs ouvriers restés organisés dans les syndicats, idéologiquement placés sous influence réformiste et devenus ultra minoritaires numériquement au sein de la confédération et dans leur classe, il y également belle lurette qu’ils ont été poussé à adopter l’attitude de « ne pas se mêler des affaires d’appareils ». Pour la plupart ils sont retirés dans un militantisme d’entreprise chloroformant, ne faisant plus entendre leur voix que lorsque leurs intérêts sont menacés au plus profond comme c’est le cas actuellement avec les plans sociaux qui tombent en cascade.

La classe ouvrière, unique force véritablement redoutable pour la bourgeoisie, est seule en situation de réaliser l’unité indispensable pour assurer la victoire à nos frères et sœurs sans papiers. Mais dans ces conditions de mutisme des forces ouvrières, se trouvant absentes de leur combat, c’est privé de leur seul authentique et puissant soutient de classe que nos camarades sans droits doivent affronter toute l’adversité qui les entoure.

sans papiers à la CGT 2 La lutte des ouvriers et travailleurs sans papiers fait depuis longtemps l’objet de beaucoup de manipulations. Cherchant à en prendre la direction, on peut voir s’agiter le militant syndical et politique social démocrate, intéressé à la contenir dans les limites qu’impose la thèse de Michel Rocard : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », mais on observe aussi les représentants petits bourgeois « civilisés » d’extrême gauche de toute obédience qui mènent la lutte interne à la CGT ou dans leur courant politique respectif, dictant la bonne conduite au travailleur « noir » considéré comme politiquement immature et pas apte à gérer sa propre lutte pour la dignité

Tirant cette première conclusion qui en appel d’autres, notamment sur la nécessité d’un parti de notre classe, seul à même de mettre en place et de diriger en tout lieux et en tout temps les ripostes de l’ensemble des forces de notre classe, unis par delà leurs différences face à la bourgeoisie et ses valets syndicaux, le groupe des Ouvriers Communistes Marxiste-léniniste condamne sans appel l’agression social fasciste dont ont été victimes nos frères et sœurs de classe sans papiers et appel la classe ouvrière de france à faire avec eux partout front commun contre des ennemis identiques : la bourgeoisie impérialiste de France et ses lieutenants syndicaux nostalgiques d’un passé colonial tristement remis au goût du jour.

Ouvriers avec ou sans papiers, une seule classe ouvrière.
Les Ouvriers n’ont pas de patrie.



Documents joints

  • Communiqué (PDF - 100.5 ko)
    Télécharger le communiqué

Articles de la rubrique

0 | 10