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La classe ouvrière de Grèce ne doit rien à personne !

La classe ouvrière de Grèce ne doit rien à personne !

vendredi 28 mai 2010


La vassalisation des pays de la Zone euro continue. Ce n’est un secret pour personne, pas même pour le simple quidam complètement fermé aux « règles » de l’économie capitaliste, que l’adhésion des pays à l’union Européenne se fait sur des critères financiers bien précis. En premier lieu, pour ce qui nous intéresse nous ouvriers et fondamental pour le capitalisme, celui du respect de la concurrence « libre et non faussée » synonyme de toujours plus d’exploitation et concourant à la limitation des dépenses publics de fonctionnement des états, c’est-à-dire à la pratique des coupes sombres entre autre dans les budgets « sociaux » des nations.

La rédaction même de traités codifiant l’adhésion à l’UE suffît à faire comprendre l’existence de nations dominantes qui les dictent. La naissance de L’UE ne relève pas du hasard ni même de la volonté pacificatrice de quelques « belles âmes » sorties des bourgeoisies européennes. Elle marque principalement la fin de la capacité d’absorption par les nations capitalistes de la masse des produits intérieurs – l’assise d’un leadership économique de certaines nations, dont la France – l’avènement du rôle central des banques par la fusion du capital bancaire et industrielle, ou ce dernier avant de proposer son produit à la vente propose une toute autre « marchandise », celle du crédit pour les lui acheter.

Comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire, l’endettement des états, dans les pays capitalistes, ne doit rien à une quelconque volonté de recherche de bien-être des peuples. Il est tout simplement la méthode phare de prélèvement de la plus-value qui à contrario de la pensée des vertueux, ayant pris l’habitude de crier haro en direction des états qui vivraient prétendument au-dessus de leurs moyens, permet l’enrichissement des quelques nations au détriment des pays économiquement les plus faibles, la différence étant que les bourgeoisies de plus en plus dépendantes des pays spoliés s’enrichissent moins vite des crédits contractés.

Pour ceux qui chercheraient à « classer » dans un ordre décroissant les nations les plus puissantes en Europe, les transformant auprès des grandes banques intervenant sur les marchés financiers internationaux en débiteurs ou créditeurs les plus solvables, il suffit de regarder dans le plan « d’aide » accorder à la bourgeoisie grecque ceux qui vont mettre le plus profondément la main dans la poche de leur classe ouvrière et de celles dans le monde placées sous leur domination.

En cette grande période de crise internationale du capitalisme ou certaines nations regorgent de richesses, où la croissance n’est plus un moteur mais un accélérateur vers plus de crise, la « faillite » organisée des Etats est le moyen le plus sur, (recours à la guerre gardé sous le coude) de maintien et de progression du prélèvement de la plus-value… spoliant toujours plus l’ensemble des couches laborieuses, et entrainant plus ou moins de misère selon que l’on est travailleurs de pays impérialistes puissants ou des pays qui leur sont économiquement et politiquement soumis.

Pour emprunter aux banques il faut donner des gages de solvabilité, même provisoire… Entre les particuliers capitalistes et les gestionnaires politiciens des états, et par delà les discours de ces derniers déclarant la recherche de bien-être du peuple qui imposerait nécessairement des réformes, c’est comme famille en affaire que l’on s’entend sur la spoliation de la classe ouvrière et des couches laborieuses. En Grèce particulièrement, mais aussi partout en Europe, ces signes de « bonnes conduites » c’est la social-démocratie aux affaires ou y prétendant qui les offre en proposant ou imposant de plein jour des programmes de rigueur contre les travailleurs ; sans cela, impossible de demeurer ou d’accédé aux affaires. Rassurer les banques sur la solvabilité future des états et ses capacités à se montrer des gestionnaires dignes de confiance est la seule recette qui ouvre les portes du pouvoir à toute la classe des politiciens, toutes tendances confondues, intéressés aux sinécures.

En France, c’est sur le dossier des retraites que la social-démocratie montre le mieux comment elle joue de duplicité, coincée entre ne pas trop déplaire à son électorat et ses ambitions d’arriver aux affaires tout en sachant se montrer soucieuse des intérêts de la bourgeoisie.

Que démontrent toutes ces situations ? C’est que, par delà les particularités de leurs formes politiques, l’ensemble des nations du système capitaliste impérialiste mondial, prises individuellement, sont mûres pour l’expropriation collective et que ce qui en recule l’échéance c’est l’absence de véritables partis ouvriers rassemblant l’ensemble des avant-gardes en un véritable état-major de toute la classe à l’échelon international.

Par delà tout sentiment de chauvinisme nationale, la classe ouvrière de France doit sans réticence et de toutes les manières apporter tout son soutien à la classe ouvrière de Grèce, à l’ensemble de ses populations laborieuses. En Grèce, comme partout ailleurs, la capacité à vaincre les prétentions de la bourgeoisie nationale et internationale à pressurer encore plus les travailleurs dépend essentiellement de la capacité de la classe ouvrière, par son détachement d’avant-garde, à prendre la tête des ripostes pour la défense des intérêts qui lui sont propres.




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