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Réforme des retraites, le point ...

Réforme des retraites, le point ...

jeudi 28 octobre 2010, par Avant Garde


Pour les confédérations, la messe est dite. Reste que sur le terrain toutes les bases ne décrochent pas comme prévu et cela aussi était prévisible mais déjà les négociations de reprises s’entament un peu partout …

Il est certain que ce mouvement de contestation a mis en branle de larges masses populaires. Mais à y regarder de plus près nous avons vu qu’elles étaient essentiellement constituées du « haut du panier » ; fonction publique, territoriale, quelques secteurs du privés mêlant employés par ici (on a pu voir des techniciens et ingénieurs en manifestation), ouvriers par là …

Ce qui fait du monde, on en conviendra et montre la force d’une nation impérialiste qui, comme tout les grands empires de l’histoire, fait la preuve de sa capacité financière à créer de l’état, s’attachant les services de centaine de millier de salariés dont les catégories sociales hétéroclites vont d’une base au minima des salaires voir des conditions de travail, aux grands fonctionnaires, laquais aisés de la bourgeoisie.

Quant aux fractions de la classe ouvrière présentes et organisées comme telles, on a masqué le fait que c’est sur des revendications propres qu’elles se mobilisaient et que les dirigeant locaux des fédérations ont eu peine à les faire coller à l’objectif du moment …
A l’exemple de cette chroniqueuse d’une chaîne d’information qui durant deux semaines à rabattus les oreilles de ses auditeurs sur les grèves et blocages de raffineries du à la réformes des retraites, et que, au crépuscule de l’intersyndicale, elle daigne expliquer très rapidement que nos camarades portaient « aussi » des revendications d’entreprises, sans les détailler évidement.

Il y a pourtant plus d’un an, en février 2009, les ouvriers raffineurs faisaient la preuve de leur puissance en entraînant une peur national de pénurie de carburant dont la dernière a fait oublier que déjà, hier, les confédérations syndicales les avaient laissé bien seuls alors qu’une énième occasion se présentait d’étendre le mouvement. Il n’est plus besoin de faire la démonstration que cet objectif n’est pas celui des grands syndicats « représentatifs », ce n’est même surtout pas un objectif.
La seule et très futile « journée d’action interprofessionnelle » proposé par FO à reçu le blocage catégorique du duo Chérèque Thibault, démontrant à Mailly qu’à part un petit défilé de 1 er mai, il était bien en peine de faire aucune action solitaire …

A la réquisition du site de Grandpuits (raffinerie) c’est Charles Foulard, coordinateur CGT du groupe pétrolier Total, secrétaire général du syndicat chargé de la branche pétrole, tribun de fortune que l’on avait vu dans les dernières grèves en 2009, qui a été chargé de venir dire son indignation pour son syndicat.
"Ce qui vient de se passer est extrêmement grave", a-t-il « dénoncé », lors d’un point de presse organisé en milieu de nuit. "Du temps de Pétain, nous connaissions les rafles ; sous l’ère de Nicolas Sarkozy, nous connaissons la rafle de nos acquis sociaux, la rafle du droit syndical puisque, par cette réquisition, il entrave les salariés dans leur exercice du droit de grève". Le ton était donné. Charles foulard venait de placer incidemment les directions confédérales « unis » dans la gêne. Remonté comme une pendule devant des ouvriers contemplateurs mais un peu déboussolés, on attendait une réplique forte, le patron de Total devait alors trembler en attendant la sentence de fin de discours … mais évidement rien n’est venu. Thibault en parlera face à Parisot et Estrosy sur France 2, s’excusant des propos d’un gréviste en colère .
Et pour donner tout les gages de la sincérité de ses excuses, l’intersyndicale de Grandpuits a décidé de laisser passer du carburant pour les usines locales (verrerie, sucrerie et autres) afin de ne pas « nuire à l’industrie française » et laisser « les autres travailler ». Plier c’est réglé.

Pour nos camarades cheminots, l’histoire est encore « meilleure » puisqu’on les a fait débrayer sans même avoir pris le soin de faire établir les revendications de corps (et pourtant elles ne manquent pas). Seules quelques initiatives de délégués locaux d’établissement existent, mais isolés dans leurs luttes, ils n’ont aucune chance de faire évoluer le rapport de force.

Les actions de contestation tout azimut, collées aux revendications d’entreprise, pour le retrait du projet, pour des aménagements, voir plus combatif, à la conquête de nouveaux droits, ne sont pas fini. Mais ce mouvement navigue dans un flou énorme et manque toujours de l’action de masse de la classe ouvrière sans laquelle il est illusoire de penser faire reculer un gouvernement sur une question si importante pour la bourgeoisie.

Nous apportons notre soutien aux camarades ouvriers et ouvrières qui sont en lutte dans leur entreprise pour la satisfaction de leurs revendications. Quand à la réforme elle-même nous rappelons que son simple retrait ne satisfait pas les exigences du mieux être pour notre classe et les couches des travailleurs les plus pauvres actifs ou non.




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