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Droit de réquisition

Droit de réquisition

mercredi 1er décembre 2010


Le droit de réquisition est une arme de la bourgeoisie contre la classe ouvrière

Le trouble à l’ordre public et l’atteinte à la liberté du travail, voilà les deux arguments juridiques essentiels motivant les lois répressives des mouvements grévistes dont la bourgeoisie française s’est dotée pour encadrer sa reconnaissance officiel du droit de grève, pour en diminuer la portée…

Toute la gente républicaine de la gauche, les directions syndicales, ont hurlé au passage en force, au « déni de démocratie », concernant la réquisition par les préfectures des travailleurs grévistes occupant leur lieu de travail, ouvriers des raffineries et éboueurs usant légitimement de leur droit de grève.

Dénonçons cette tartufferie. Le système démocratique bourgeois, les lois qui encadrent son exercice, sont toutes dédiées directement ou indirectement aux intérêts des propriétaires des moyens de production et d’échange. Par voie de conséquence, les lois régissant la protection des biens et des personnes leur sont entièrement consacrées, le travailleurs sans emploi qui s’est fait saisir « ses pauvres biens » sait bien cela. Il n’y a pas d’Etat au dessus des classes.

Le droit bourgeois sert la démocratie bourgeoise et rien d’autre. Quand les politiciens bourgeois abusent du beau mot de liberté, ils parlent nécessairement de la liberté d’entreprendre pour leur classe. Par « liberté du travail », ils entendent l’organisation économique et politique des travailleurs, l’exploitation de droit de l’ensemble des couches de travailleurs.

En juin1900, une séance de question au gouvernement à la chambre des députés réunissait Waldeck-Rousseau, homme d’état bourgeois et habile président du conseil des ministres, le général de Galliffet, fusilleur de la Commune et le socialiste Alexandre Millerand première grande figure de l’opportunisme mis en pratique. Appréhendé par un député socialiste, Waldeck-Rousseau déclarait :

« Le droit de l’ouvrier, fût-il seul à travailler, est égal à celui de tous les autres à ne pas travailler, et lorsque vingt gendarmes accompagnent deux ouvriers à l’usine parce qu’ils veulent travailler, ils accomplissent leur devoir et le gouvernement les approuve. » C’est dans le respect de cette logique capitaliste que la loi sur la sécurité intérieure de 2003 précise : « En cas d’urgence, lorsque l’atteinte au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publique l’exige et que les moyens dont dispose le préfet ne permettent plus de poursuivre les objectifs pour lesquels il détient des pouvoirs de police, celui-ci peut, par arrêté motivé, pour toutes les communes du département ou plusieurs ou une seule d’entre elles, réquisitionner tout bien et service, requérir toute personne nécessaire au fonctionnement de ce service ou à l’usage de ce bien et prescrire toute mesure utile jusqu’à ce que l’atteinte à l’ordre public ait pris fin », « Le refus d’exécuter les mesures prescrites par l’autorité requérante constitue un délit qui est puni de six mois d’emprisonnement et de 10 000 EUR d’amende. » Dans l’arsenal des services de répression dont dispose l’état contre les grévistes ou les mouvements insurrectionnels de travailleurs, les forces armées sont elles aussi au service du respect du droit bourgeois taillé sur mesure et appelé ordre républicain. Entre autre exemple de cette volonté, rappelons que depuis la loi du 3 août 2009 la gendarmerie nationale à été rattachée budgétairement au ministère de l’intérieur en gardant son statut militaire, l’ensemble de ses effectifs restent qualifiés par la loi de force armée assujettie au maintien de l’ordre

Face à la réquisition anti-grève, la seule réponse de la classe ouvrière qui vaille c’est de lever toujours plus haut son drapeau, en montrant toujours plus de détermination, en mobilisant des bataillons d’ouvriers et d’ouvrières encore plus nombreux. En 1963, De Gaulle avait tenté de réquisitionner les mineurs de Lorraine, face à leur détermination, il n’était pas parvenu à ses fins. Ainsi, avait-il apprit à ses dépens et à ceux de la bourgeoisie dont il était le représentant, que la classe ouvrière unis à la base et une force capable d’affronter tous ses ennemis.




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