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Second tour des présidentielles 2012

Second tour des présidentielles 2012

jeudi 3 mai 2012, par Avant Garde


Deux petit tours et puis…

Le premier tour de la présidentielle a craché son verdict, comme toujours, au second tour, les électeurs seront placés devant la seule perspective que le fonctionnement des institutions de la démocratie bourgeoise propose ; devoir faire leur choix entre deux représentants du personnel politique, politiciens carriéristes, tous acquis à l’économie de marché.

Ainsi au lendemain du second tour, c’est sans quasi nuance, seule la personnalité des candidats changeant quelque chose à la donne, qu’en lieu et place d’une austérité de droite, devrait se substituer une rigueur budgétaire de gauche, répondant aux attentes des marchés financiers.

La « révolution citoyenne » n’aura pas lieu.

Vidangeur des suffrages exprimés aux extrêmes et de l’abstentionnisme à gauche, pour le plus grand profit de la social-démocratie, le citoyen candidat Mélenchon a bien rempli sa mission. Alors parfaisant son ouvrage, le dimanche 22 avril au soir, c’est avec force conviction qu’il a commandé, à un parterre de militants désabusés, de servir le candidat Hollande, hier encore considéré « capitaine de pédalo ».

Déclarant avoir les clefs du second tour, il s’est empressé de rendre immédiatement tout le trousseau, geste s’apparentant à un vote de pleins pouvoirs à François Hollande. Ainsi laisse-t-il derrière lui tout un catalogue de revendications sociales lui ayant permis de pratiquer la surenchère à gauche, afin de limiter les effets négatifs pour la social-démocratie d’un abstentionnisme qui renvoyait dos à dos toute la classe politique de droite comme de gauche, tous ayant déjà servie aux affaires, personnalités du front de gauche y compris.

Parce qu’il fallait bien sauver les apparences, déconfit, le même soir il désertera la scène, mais non sans néanmoins avoir laisser un dernier message du mieux disant plus à gauche : un appel à la participation massive aux traditionnels défilés syndicaux du premier mai.

Comme si ces manifestations pouvaient offrir une autre alternative que la promesse faite à la social-démocratie par les directions syndicales de collaboration de classe d’un encadrement plus serré des voix contestataires du salariat qui pourraient refuser une austérité de gauche à venir maquillée en rigueur budgétaire.

Et pourtant le front de gauche avait prévenu. Pendant cette campagne, ses leaders aimaient-ils à répéter qu’une nouvelle désillusion à gauche pourrait bien porter l’extrême droite aux portes du pouvoir. Faisant preuve d’une amnésie redoutable, ils tentaient de faire oublier que ses deux personnalités les plus médiatiques et dirigeantes actuelles, J-L Mélenchon et M-G Buffet, avaient participé en 2002 au gouvernement de gauche qui reçu le désaveu des masses populaires. Aussi, comme n’est jamais long le chemin qui mène de la coupe aux lèvres, parti de gouvernement, comme il aime à le répéter, leur présence au sein du pouvoir, ne devrait être juste, pour reprendre leur langage, qu’une question de négociation et d’ajustements programmatiques.

Nouvelle désillusion, nouveau mépris

Les savants partisans de la nécessité de stratégies électorales, ajustables en fonction des opinions sorties des urnes, conseillers politiques en tout genres, ne s’embarrassent pas de principe. Les scores électoraux à deux chiffres en faveurs des candidats de la droite extrême permettent toujours aux politiciens carriéristes d’agiter un épouvantail bien commande pour continuer d’asseoir leur domination politique. A droite comme à gauche, surfant sur les thèmes de l’extréme-droite , les voix sont sollicitées sans vergogne pour assurer des réélections ou des prises de postes.

la crise économique et financière, les délocalisations d’entreprises qu’elle entraîne aidant, l’argumentaire fallacieux du nécessaire rassemblement des patriotes de droite ou de gauche, avec prétendument en ligne de mire les banques et les multinationales à mettre au pas ; le mouvement souverainiste sortis renforcé du référendum pour une nouvelle constitution européenne de juin 2005, s’est trouvé au cours de ce premier tour de la présidentielle, un nouveau chef de fil en la personne de Marine Lepen, candidate du front national.

L’électorat protestataire des couches du salariat de la petite bourgeoisie moderne comme ceux de la petites bourgeoisie traditionnelle déclassée, à la ville comme à la campagne, aura montré sont attachement à la préférence nationale et préféré l’originale aux copies frauduleuses qui à gauche comme à son « extrême » n’ont eu de cesse de surfer sur ces questions de patriotisme économique et cacher l’origine du gâteau à partager, fruit de la spoliation des peuples que l’impérialisme français se soumet.

Comme de coutume, plutôt qu’a condamner un système électoral qui fait toujours la part belle à la défense des intérêts politiques de la bourgeoisie et pour lesquels officie la puissance des moyens médiatiques ; dés le lendemain du premier tour les doigts accusateurs affichants le dédain se sont dirigés en direction de la classe ouvrières et des couches les plus pauvre, coupable aux yeux de tout ce petit monde de petit bourgeois déconfis, de droite et de gauche, de propulser la représentante du front national au porte du pouvoir et de se monter en situation d’empêcheuse de tourner en rond, dans la redistribution des situations de sinécures à pourvoir lors des prochaines élections législatives .

C’est contre ce mépris affiché, ces campagnes de dénigrements systématiques de la classe ouvrière, atteignant des sommets quand il s’agit d’humilier sa fraction de travailleurs immigrés par la mise en avant d’argumentaires les plus nauséabonds et servant à alimenter les chroniques de la xénophobie, que la grande masse des ouvriers politiquement avertis continuait à pratiquer l’abstention ou se portait directement sur le vote utile à gauche par exaspération des fanfaronnades anti-ouvrière et anti-pauvre du président en exercice.

Cette fois-ci encore la vibrante fibre patriotique fait son œuvre et sert une fois de plus à camoufler toutes les attitudes scélérates consistant à se trouver des boucs émissaires :
- Soit chez nos frères et sœurs de classe, qu’une misère croissante chasse de leur pays spoliés par les nations impérialistes dont la France.
- Soit chez l’abstentionnisme quasi endémique des quartiers populaires.

Les chauvins auraient gagnés quelques voix électorales ouvrières sur les thèmes populistes du pouvoir des élites et de la défense de l’emploi français dans certain bastion jadis conquis par le Parti Communiste. Applaudissons quarante années de social chauvinisme au PCF. Mais voilà tout ce dont ils sont capables et ils n’iront pas plus loin, l’histoire l’enseigne. La petite bourgeoisie radicalisée d’extrême gauche qui cherche elle aussi les raisons de sa déconvenue, les pensées pleines de mépris pour notre classe, doit l’entendre. Des années de rabattage social-démocrate ont fait leur œuvre et préparé le champ politique d’un Mélenchon, d’un Hollande. Bureau de vote par bureau de vote dans les plus grandes villes de France, on observe que le front national ne fait toujours pas recette dans les quartiers populaires mais progresse bien dans les centres villes. Son progrès est aussi largement commenté à la campagne. Non la classe ouvrière de France n’est pas en cause, qu’on se le dise …

Mais il faut rappeler une fois de plus, que notre classe, par ses attitudes héroïques faite d’abnégation fut celle qui paya le plus lourd tribu en France et à travers le monde à la lutte contre le fascisme et le nazisme quant celles plus aisés bâtissaient des fortunes de la pratique du marché noir et que c’était dans la petite bourgeoisie traditionnelle que se recrutait principalement les miliciens de la LVF.

Devant le rouleau compresseur des idées chauvines emportant tout sur son passage « comme en 1917 » où un vent de patriotisme montra au grand jours ce qu’il en était vraiment des accents de sincérité révolutionnaires et d’internationalisme dans toute la gauche et son extrême, le constat reste simple à dresser : forcément isolés sont ceux qui aujourd’hui dénoncent toutes les collusions idéologiques malfaisantes d’où qu’elles viennent, ouvrant la route au fascisme travesti de nouvelles méthodes de séduction.

L’idéologie du fascisme renaîtra toujours de ses cendres, et ce malgré ses apparents états de putréfaction. Dans les situations de crises économiques aiguës du capitalisme elle est celle qui toujours offre la perspective de la reconstruction des économies de marché sur la base de la défense de la petite et moyenne production, s’offrant le luxe de l’achat de la paie sociale en flattant hypocritement les résistances sociales qui se construisent de la conjugaison de la défense des intérêts nationaux et des revendications sociales marquant la nécessité de produire français…

Aujourd’hui comme hier, ceux, prolétaires ou salariés des emplois précaires, qui s’abstiennent de déposer un bulletin dans l’urne ou s’inscrit en filigrane le renoncement à changer les choses dans l’affrontement direct classe contre classe ; ceux qui, insoumis à l’idéologie bourgeoise dominante, dans toutes ses diversités d’expressions, ayant décidé de lever haut l’étendard des prolétaires, sont ceux la seuls qui montrent la voie à suivre pour en finir définitivement de cette société capitaliste qui nourrit et toujours développe en son sein ses pires démons et ce quel que soit l’étiquette politique à la têtes des états.




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