Accueil du site > PROGRAMME POLITIQUE > Un Forum pour le programme

Un Forum pour le programme

Un Forum pour le programme

lundi 28 mai 2012, par Jean Charles Louvrier


Le forum ouvrier

On connait ce dicton ouvrier, adressé à ceux qui vivent de la fabrication des phrases : « ceux là, arrivés la retraite, ils auront la gueule usée que les bras seront encore tout neufs… » Ce qui, en patoi de nos camarades ouvriers du Nord se traduit par : « grand diseu, petit faiseu »

Il semble, par un « étrange coup du sort », que ceux qui se cachent de façons pédantes derrière leur savoir, professionnels des activités intellectuelles, tirent les plus grands bénéfices à être les mieux placés sur le parcours de la redistribution des richesses. A l’origine de cet état de fait, c’est la division du travail entre travaux manuel et activités intellectuelles que l’on retrouve. C’est cette division qui fonde en partie l’existence des classes sociales. En retour, la différence d’enrichissement que l’on tire de ces deux activités à forgé l’idée qu’une serait plus noble que l’autre, justifiant le fait que certain amassent richesses et que d’autres, les manuels, soient voués à la pauvreté.

Si le militant communiste à pour mission de réconcilier, dans le futur, l’activité de dire et d’étudier avec celle de faire ou de pratiquer, le premier piège auquel il ne doit pas s’exposer est celui de ne pas tomber lui-même dans la catégorie des « grand diseu, petit faiseu » C’est sur la toile qu’aujourd’hui foisonnent les représentants de cette catégorie. Bon nombre de militants politiques n’exercent pratiquement plus leur engagement que sur le net. Faut-il le leur reprocher ? C’est un autre débat qui mériterait que l’on si attarde plus longuement, mais ce n’est pas ici, bien qu’il si rattache, le sujet.

Sans programme disait Lénine : «  il est possible d’avoir un petit groupe de théoriciens, mais non une unité politique opérante »

La dernière élection présidentielle nous aura montrée dans quel désarroi politique se trouve la classe ouvrière. Majoritairement abstentionniste, avec les autres travailleurs des couches populaires, une infime minorité de son électorat a choisi d’utiliser, par dépit, un vote « protestataire » pour crier le dégoût de la politique politicienne, celle qui impose l’interchangeabilité des candidats de droite de gauche et d’ailleurs à conduire à la tête de l’Etat des politiques basée sur la satisfaction à donner aux banquiers.
Face à cette situation, nous sommes, nous, ouvriers communistes, de ceux qui affirment qu’il faut aujourd’hui une rupture radicale avec tout ce qui rend impuissantes les meilleures volontés dans leur engagement à changer les choses, partis politiques et centrales syndicales existantes. Nous affirmons aussi qu’il n’y à pas d’autre alternative que celle du renversement de l’ordre ancien pour établir le pouvoir de ceux qui s’usent les bras contre celui des grands diseurs qui « s’enrichissent dix mille fois plus en dormant qu’un prolétaire en travaillant ».

Mais renverser l’ordre ancien, suppose déjà que les militants les plus sincères de notre classe, attachés à servir ses intérêts immédiats et d’avenir, se mettent d’accord sur la direction pratique à suivre.

C’est dans se but que notre regroupement d’ouvriers communistes révolutionnaires proposons notre programme à la discussion, accordant la priorité des débats dans les rangs ouvriers et à leurs amis, tous décidés à se placer sous la direction politique de son avant-garde. Nous avons considéré qu’il ne fallait pas nous passer de cet outil d’échange que sont les forums de discussions, mais qu’en regard de l’expérience, il serait nécessaire d’être en mesures de maîtriser l’outil en affirmant la direction politique prolétarienne, sans sectarisme mais surtout sans faiblesse.
Il coule donc de source que, tant pour son mode de fonctionnement que pour les décisions qui y seront prises, notre forum demeurera placé sous la responsabilité de la direction politique de notre organisation.

En conclusion, notre forum ne pouvait pas débuter son existence sans rendre hommage à l’ouvrier philosophe Joseph Dietzgen auquel Friedrich Engels accordera la paternité de la découverte de : « Cette dialectique matérialiste, qui était depuis des années notre meilleur instrument de travail et notre arme la plus acérée, fut, chose remarquable, découverte à nouveau non seulement par nous, mais en outre, indépendamment de nous et même de Hegel, par un ouvrier allemand, Joseph Dietzgen »*

« En dépit de ma qualité d’auteur, je puis confesser que je ne suis pas un professeur en philosophie mais professionnellement un ouvrier manuel. A ceux qui pour cette raison me lanceraient volontiers l’antique avertissement : « Cordonnier, reste à tes chaussures ! », je réponds avec Karl Marx : votre sagesse de professionnels que vous présentez comme le nec plus ultra est devenue une sinistre sottise, depuis le jour ou l’horloger Watt inventa la machine à vapeur, le barbier Arkwright le métier à tisser, et l’ouvrier joaillier Fulton le bateau à vapeur. » Sans prétendre me me compter parmi ces grands hommes, il m’est permis de trouver un stimulant dans leur exemple. De plus par sa nature, mon objet renvoie encore particulièrement à la classe à laquelle j’ai sinon l’honneur du moins le plaisir d’appartenir ».

J. Dietzgen : L’essence du travail intellectuel

Bon d’ébat, bonne lecture. Pour vous enregistrer cliquer ci-dessous
Forum Ouvrier

Jean-Charles Louvrier.

*F. Engels : Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande




Articles de la rubrique
  • Un Forum pour le programme
    Le forum ouvrier On connait ce dicton ouvrier, adressé à ceux qui vivent de la fabrication des phrases : « ceux là, arrivés la retraite, ils auront (...)
  • Programme Politique
    Ce programme est le fruit de nombreuses années de militantisme ouvrier, politique et syndical et d’un long travail d’enquêtes et d’analyses. Il est (...)