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La Bourgeoisie fait sa fête !

La Bourgeoisie fait sa fête !

dimanche 14 juillet 2013, par victor MB


Nous y revoilà ! On a pu entendre les premiers pétards de la République en fête. La bourgeoisie de France et son Etat invite le populo et le bobo à venir manger glace et bonbon devant les lumières jaillissantes aux frais de la princesse, ou plus exactement à ceux des fruits du travail humain qu’elle spolie ici et un peu partout dans le monde. Et voyons dans quelles conditions elle réalise cette prouesse d’exploitation !

Mali, Syrie, Cote d’ivoire, Libye, Afghanistan … La dernière décennie à vue les sorties (tout gouvernement confondus) les plus nombreuses de l’armé francaise depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ce pays compte tant de sites industriels et d’intérêts économiques dans le monde, qu’il n’est plus en capacité de les protéger efficacement. Il lâche des fortunes en corruption de gouvernement dans les pays pauvres, en règlement financier de prise d’otages ou en frais militaire. Et le meilleur n’est pas à venir … La plus grosse campagne de recrutement de soldat est lancée. La France aurait besoin, d’un seul coup d’un seul, de 10 000 soldats en armée de terre.

A croire qu’un mal inconnu de vieillissement prématuré a touché nos troupes au sol ou que nos gradés ne se soient pas aperçu du départ en retraite de 10 000 de leurs soldats … Pourtant, selon le 1er citoyen de France, des économies seront faite dans l’armée. Ne nous y trompons pas, ce ne sont là que les ultimes modifications organisationnelles de l’ancienne armée de conscrits en armée totalement professionnelle. L’armée républicaine n’est plus, et il ne pouvait en être autrement au regard de ses missions contemporaines de police dans les pays dominés. Que demain, la France perde son rang dans les nations les plus riches du monde, que nous devenions la Syrie d’aujourd’hui, et nous seront appelé comme en 89, nous tous, citoyens en ages de mourir au feu, à sauvegarder la patrie en danger !

Mais l’heure est aux réjouissances ! Que rien ne vienne troubler la fête. Que cette république, comme la précédente, ait semé misère et famine dans le monde, qu’elle ait les mains rouge du sang de l’ouvrier, n’empêchera pas, jusqu’à Monsieur Mélenchon, de se tenir aussi "droit dans ses bottes" qu’un Juppé, demain, devant son drapeau. Qu’il le fixe bien, viendra l’heure ou deux des trois couleurs « du versaillais » partiront aux flammes. Sur ces quelques lignes sans prétentions, je laisse Jean Baptiste Clément nous dire lesquelles.

LA REVANCHE DES COMMUNAUX AUX COMBATTANTS DE 1871

NOTRE DRAPEAU

Ce n’est pas par amour de l’émeute et des étendards que j’arbore ici le drapeau rouge des revendications sociales qui flotta victorieux pendant plus de deux mois a l’Hôtel de Ville-de Paris en 1871, après avoir été mitraillé en juin 48 par les bourgeois multicolores. Loin de disparaître, il se redresse plus écarlate que jamais après chaque étape de nos luttes sociales.

En juin 48, il tient le haut des pavés ; il flotte, menaçant, sur les barricades construites en un tour de main par les sans-travail et sans pain réduits a mordre dans les cartouches, dernier coup de dent du désespoir !… Pendant plusieurs jours, il tient en échec le drapeau des bourgeois qui ont passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel pour se frayer un chemin au pouvoir en pataugeant dans le sang ouvrier.

En 1871, des tas de pavés il s’élance aux tas de moellons et de pierres de taille, de la place publique au sommet du Panthéon, des carrefours aux tours de Notre-Dame, de la rue au fronton de l’Hôtel de ville. Il chasse devant lui le tricolore qu’on cache piteusement dans son étui et qu’on emporte furtivement à Versailles, en attendant que, pour prendre sa revanche du 18 Mars, on l’arbore à Satory sur le plateau des fusillés. Ce n’est plus pendant quelques jours, mais pendant plus de deux mois qu’il plane victorieux, non seulement sur Paris, mais sur le monde entier, car on le voit de partout. Les bourgeois lui ont signé sa feuille de route par les massacres de juin 1848 ; aujourd’hui il est en train de faire son tour du monde.

Et ce n’est pas par fétichisme que nous avons tenu a l’arborer ici. Nous saurions bien nous passer de drapeau si la paix sociale était faite. Bien plus, nous serions heureux d’avoir a le remplacer par une branche d’olivier !

Mais la société est encore sur le pied de guerre ! Plus que jamais, les dépossédés sont en droit de légitime insurrection ! Le Prolétariat en est encore a porter le deuil de ses défaites. On le traite encore en paria, en vaincu !

Enfin, le 14 juillet n’est pas la fête du peuple, la fête de tous, la fête de la Sociale !

Le drapeau tricolore entend flotter seul et triomphalement de la mansarde à la Morgue, de la boutique au Mont-de-piété, de Mazas au palais de Justice, de l’Hôtel-Dieu a la Bourse, de la Préfecture de police au Palais-Bourbon, de la caserne au bagne !

Nous en sommes encore au : Silence aux pauvres !… Nous vivons encore sous le régime de : Malheur aux vaincus !… Or, tant que la justice sociale n’aura pas triomphé, nous nous servirons des cloches pour sonner le tocsin du drapeau rouge comme signe de ralliement, des tambours pour battre la charge et monter à l’assaut du vieux monde !

1871

Ces quatre chiffres dans les plis de notre drapeau en disent plus, pour le peuple, que tous les volumes d’économie politique et sociale qui encombrent les rayons des bibliothèques nationales et autres, et que tous ceux qui attendent dans les arrière-boutiques d’éditeurs le juste sort que la postérité leur réserve.

Ces quatre chiffres signifient : A bas les exploiteurs ! A bas les despotes ! A bas les frontières ! A bas les conquérants ! A bas la guerre !… Et vive l’égalité sociale ! Vive la paix ! Vive la République universelle ! Vive l’humanité !

Telle est la signification de ces quatre chiffres, ou pour mieux dire de cet immortel 1871 que nous revendiquons. 1871 est en effet une époque unique dans les tourmentes de l’humanité, une année à part dans l’histoire des siècles. Ceux qui l’ont maudit et le maudissent encore sont logiques ; ils étaient faits pour vivre en l’an 40 et nous en 1871.

La germination extraordinaire des idées nouvelles les surprit et les terrifia : l’odeur de la poudre troubla leur digestion ; ils furent pris de vertige, ils ne nous le pardonneront pas. Certes, 1871 est une date exceptionnelle dans les annales des révolutions ; c’est l bouleversement général des idées reçues, des esprits, du temps, de l’almanach ; Mathieu Lamsberg lui-même ne s’y reconnaîtrait plus.

Pour nous, cette année-là commence le dix-huit Mars, avec la victoire du Peuple, et se termine avec sa défaite, le vingt-huit mai. Elle compte à peine soixante-douze jours, et elle fait la besogne d’un siècle, de plusieurs siècles même !
[…] du 28 mai à la Saint-Sylvestre revient de droit aux Versaillais : c’est la réédition des massacres de Lyon, de la rue Transnonain, de Juin48, de Décembre 51, revue, corrigée et considérablement augmentée par les soins du sinistre vieillard qui fut l’ordonnateur de ces saturnales sanglantes, parce qu’il était la plus haute expression des sentiments de la classe dirigeante à l’égard de la classe ouvrière.

L’époque que nous revendiquons a fermé à jamais pour la France l’ère des monarchies et des empires, en affirmant l’idée républicaine à la face même des vainqueurs de la France. Cet acte d’héroïsme et ce dévouement à la République nous coûtèrent une trentaine de mille des nôtres fusillés et massacrés pendant et après le combat sur l’ordre des capitulards de Paris enfuis à Versailles. […]




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