Donner un sens politique à l’abstention ouvrière et populaire !
mardi 25 mars 2014, par Avant Garde
Aujourd’hui, des milliers de travailleurs, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, oscillent entre désillusions et l’espoir de grands mouvements sociaux qui seraient l’expression de leurs revendications légitimes. Face à cela, les élections municipales, comme les autres, sont des moments de démobilisations et de diversions politiques. Jamais rien ne change, quelles que soient les couleurs sorties des urnes, sinon qu’elles travaillent toujours à satisfaire la soif de profits des plus riches. Cet état de fait, se répétant sans cesse, engendre la lassitude et renforce les idées les plus réactionnaires plus sûrement que les campagnes de propagandes nauséabondes des certaines organisations politiques.
Nous, ouvriers communistes, nous proposons à l’ensemble des militants qui se réfèrent à l’idéologie commune et que l’envie d’en « découdre » par les urnes ne rend pas aveugle, à s’associer à notre démarche. Agir dans l’unité à la préparation de ce qui pourrait devenir de grands rassemblements populaires qui prendraient le contre-pied des prétentions de la réaction ordinaire et du fascisme doctrinaire à occuper la rue.
Dans l’état de désespérance de la politique de tout un peuple de prolétaires et de travailleurs, dresser le poing au titre de minorité agissante en scandant « no pasaran ! » ne pourra suffire à faire reculer les idées du fascisme. Il devient nécessaire, par l’unité à la base et dans l’action, d’associer toutes les meilleures volontés du mouvement communiste et authentiquement anti-fascistes débarrassées du poison nationaliste et chauvin !
Il faut briser cet élan de tout ce qui structure politiquement les idées de la réaction au profit des fascistes organisés dans les campagnes islamophobes, anti-immigrés, homophobes, anti-avortement, contre la « théorie du genre », voire de prétendue défense du monde du travail, etc. Devant l’inertie des appareils syndicaux et de la fausse opposition à la gauche de la gauche, le camp des fascistes, seul à investir le champ du social et des questions dites de société, tente d’ouvrir une voie vers son accession au pouvoir.
Cette espérance populaire d’un grand mouvement de lutte oblige à dresser un constat de grande simplicité : les couches populaires ne se sentent plus représentées. Ce constat est d’autant plus accablant pour la représentation populaire traditionnelle, dans le camp des gauches et des directions syndicales, qu’elle n’a de cesse de se lamenter hypocritement et à tout propos sur le peu de mobilisation des travailleurs.
Mais comme une note d’espoir qu’il faut relever, si celles-ci ne se sentent plus représentées, pour autant les sirènes du national populisme peinent encore à faire adhérer. Le taux d’abstention qui atteint des records aux différentes élections suffit à le démontrer. Mais en réussissant à occuper, nombreux, la rue comme nous avons pu le voir lors de la journée de colère blanche le 26 janvier dernier, les courants de pensée du national populisme, ont reçu l’attention du pouvoir et des médias, et montrent la manière dont il faut nous même nous préparer. Il nous faut conforter ces aspirations des travailleurs à un grand mouvement social comme un rempart contre le fascisme. Le rejet de la mascarade des urnes par les travailleurs et une bonne et non une mauvaise chose. Organisons la riposte en lui donnant un véritable caractère de lutte de classe. Aux journées de « colère blanche » Préparons des journées de « colères rouges » de toute une classe et ses alliés, unis derrière une unique bannière, celle du drapeau rouge donnant le ton.
Les urnes ne sont définitivement que des cercueils à promesses, le renoncement à faire aboutir nos aspirations ouvrières, celles de l’ensemble des catégories de travailleurs et d’abord des plus pauvres d’entre elles ; vivre dignement et mettre la bourgeoisie de ce pays hors d’état de nuire.
Emploi, salaire, condition de travail, retraites, les revendications ne manquent pas pour fédérer les saines colères populaires. Mais plus encore il y a celles de l’urgence extrême face au désespoir des plus touchés d’entre nous par la politique aux profits des bourgeois et qui ne trouvent jamais échos. C’est celle de tous les « sans », sans toit – sans papiers – sans revenu – sans vraie couverture maladie – de la jeunesse des quartiers sans avenir et autour desquelles doit se cristalliser la colère de la plèbe et devenir le cœur de la mobilisation. Reprenons la rue à la réaction …
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