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Législatives 2012

Législatives 2012

samedi 9 juin 2012, par Avant Garde


Le social chauvinisme, le social patriotisme et leurs épigones

En 1914 Lénine prévenait : « lorsque les plus intelligents des bourgeois ont vu clairement combien la force brutale était insuffisante à elle seule, toutes sortes de partis et de groupes bourgeois « progressistes » usent de plus en plus souvent du procédé de la division des ouvriers par la diffusion de diverses idées et doctrines bourgeoises qui affaiblissent la lutte de la classe ouvrière. Au nombre de ces idées, il faut ranger un nationalisme raffiné, qui prêche la division et l’émiettement du prolétariat sous les prétextes les plus spécieux et les plus séduisants ; par exemple, sous prétexte de défendre les intérêts de la « culture nationale » de l’« autonomie ou de l’indépendance nationale … » Œuvres, t. 20, pp. 301-304 la corruption des ouvriers par un nationalisme raffiné.

Les sentiments chauvins n’ont pas de frontière de classe, c’est un fait entendu. Néanmoins on les retrouve idéologiquement par deux biais principaux ; chauvinisme de gauche et social fascisme de droite, plus un souverainisme national comme pôle de convergence. Ils ont été et seront toujours, dans les masses, que l’expression du désespoir social, résultat de leur abêtissement du à l’exposition sans résistance politique organisé à l’idéologie dominante.

Sur le plan politique et culturel de fond, le recours à l’étalage des sentiments d’appartenance à une grande nation, la défense de la culture, la conservation du patrimoine commun et des biens de toute nature, l’attachement aux couleurs resplendissantes d’un drapeau, comme l’attachement aux valeurs républicaines, la croyance à un état au dessus des classes, sont le contenu d’un même fond de sac porteur de l’idéologie du souverainisme, ce sont les apparats destinés à celer une prétendue communauté de destin elle-même sensée transcender les appartenances de classe.

Nuancées de plus ou moins de satisfaction sociales à donner, ils ont en commun sur le plan économique :
► La défense de la propriété social des entreprises publics et des services du même nom, ou celle individuelle des petits, moyens, grands entrepreneurs, des artisans et commerçants …
► Les appels à l’union sacrée derrière la défense de la compétitivité des entreprises françaises.
► L’attachement à produire français.
► La défense des « intérêts » de la France à l’étranger à conjuguer avec ceux d’une certaine Europe commune, mais envisagés de façons différentes. Les uns se justifient par des racines chrétiennes partagées ; les autres par des valeurs républicaines et démocratiques, corrigées dans certain discours de cette tartufferie dit du donnant-donnant, qui doit servir à camoufler les prétentions de la France impérialiste à participer aux pillages de la planète etc.

Finalement, au-delà de chaque particularisme idéologique se dissimulent des appels à l’entente des classes pour la grandeur des portes feuilles des banquiers, les critiques de gauche qui leur sont directement adressées ne servent qu’à épargner les individus actionnaires se nourrissant grassement de la rente publique et privée. Ce sont aussi et surtout des caches sexe à une xénophobie qui n’ose pas s’avouer.

Dans la campagne électorale pour les législatives de juin, un haut lieu de confrontation va faire l’objet de toutes les attentions médiatiques. La 11éme circonscription du Pas-de-Calais à Hénin-Beaumont. Mais si cette affaire, qui procure au leader du front de gauche l’opportunité de se tailler à bon compte l’habit du premier des antifascistes de France, mérite que l’on si attarde ce n’est pas pour les mêmes raisons.
En effet, dans cette circonscription vont s’affronter deux concepts idéologiques aux apparences contradictoires mais non diamétralement opposés. Car en filigrane on lit les expressions différentes de sentiments patriotes identiques. D’un coté ceux du social chauvinisme et de l’autre ceux du social patriotisme d’un fascisme en sommeil, fédérant autour d’eux tout ce qui de prés ou de loin se montrent porteurs des mêmes idées, armés des mêmes argumentaires simplistes du populisme

Ce duel qui se prépare à Hénin-beaumont et celui entre deux conceptions petites bourgeoises d’attachement à la nation. Celle du front de gauche d’abord, représentant les intérêts immédiat et politique de la petite bourgeoisie du salariat, et celle du front national, représentant ceux de la petite bourgeoisie traditionnelle des commerçants et artisans, PME et des classes moyennes supérieurs.

Il va s’en dire que ces querelles, dans la grande famille du populisme, se feront aux accents du respect des valeurs républicaines en même temps que seront nourris par la propagande, tout juste expurgée de leur arguments les plus xénophobes, les sentiments chauvins qui s’expriment dans les couches populaires faisant de l’étranger sur le territoire, le chinois, le marocain, l’indien, derrière leur machine à Shanghai, Rabat ou Bombay, le concurrent à combattre plutôt que le frère de classe à s’associer.

Ces sentiments, les candidats aux législatives de la droite républicaine ou de la sociale démocratie, ceux représentant la radicalité émergeant à la droite ou à la gauche de ces deux grands courants de pensée de l’idéologie bourgeoise dominante, ils ne les combattent pas, ils en sont la source ! Ils les vendangent pour le simple profit de leur carrière en politique.

Le but final de cette manœuvre consiste simplement à s’arracher les sinécures qu’offrent les sièges de la représentation nationale et certain n’hésite pas pour cela à se draper du drapeau rouge pour mieux le souiller.

Combattre le fascisme aujourd’hui, c’est combattre d’abord les sentiments chauvins qui alimentent ces idées en même temps qu’agir à la solidarité de classe avec nos camarades travailleurs immigrés avec ou sans papiers.
► C’est porter la reconnaissance de la classe ouvrière au delà des frontières nationales.
► C’est affirmer que l’internationalisme prolétarien n’est pas que la simple solidarité internationale des peuples revendiquée par tous les courants de pensé du nationalisme, mais bien l’idée qui préside à l’organisation politique transnationale de la classe ouvrière, son internationale restant à rebâtir.

Les ouvriers n’ont pas de patrie.

Sur le plans des idées, la lutte contre le fascisme aujourd’hui, c’est principalement notre capacité, sans concession, à aller le débusquer dans tous les recoins de la pensée générale contemporaine, de ses propos les plus « innocents », comme ses thèses les mieux élaborées.

Les 10 et 17 juin 2012 aucun bulletin pour tous les ennemis de la classe ouvrière.
Solidarité indéfectible avec nos frère et sœurs travailleurs immigrés avec ou sans papiers !
Abstention révolutionnaire.




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