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Bourgeois dormez tranquille vos intérêts sont bien gardés

Bourgeois dormez tranquille vos intérêts sont bien gardés

jeudi 29 novembre 2012, par Avant Garde


Quelle mouche les a piqué ? Voilà ce que la vielle garde politique de la fraction de droite de la bourgeoisie française dit se dire. Il est vrai qu’elle est habituée au passage de relais d’un ambitieux à l’autre sans que le reste des troupes n’y trouve à redire, tant que les intérêts des deux classes dominantes de la société française, grande et petite bourgeoisie, s’y retrouvent.

Il est vrai aussi que le spectacle qu’offre à voir les deux prétendants au trône à la direction politique du principal parti de la droite dite classique, relève plus, en apparence, de la bouffonnerie de deux ultra ambitieux aux ego surdimensionnés qu’elle ne retourne de divergences idéologiques. Mais c’est pourtant sous cet angle, de la farce à faire les choux gras, que la gente journalistique a choisi de traiter le sujet … à dessein ? Peut-être pas, ne leur accordons pas les degrés de capacité d’analyses qu’ils n’ont pas !

Seulement à y regarder de plus prés, dans les circonstances présentes de crise économique exacerbé, il va s’en dire que chaque camp, déclinant ses boucs émissaires devant faire « populairement » consensus, avait précédemment mené campagne interne, fortement et complaisamment relayé par les médias. Le principal thème politique fut de savoir s’y il fallait ou pas s’adonner à la droitisation absolue des positions de leur parti, pour reprendre un langage qui leur est commun. Entendez par là « lâcher la bribe aux sentiments les plus réactionnaires de l’idéologie commune », l’un en rampant dans la fange du propos xénophobe, tout en se proposant de renouer avec les envies de sédition de ces ancêtres politiques de la cagoule, l’autre faisant semblant de s’indigner.

Bien entendu, calculs politiciens les obligeant, on a vu comment chacun des deux camps avait pris soin de jouer sur les deux tableaux, en regroupant autour d’eux des représentants des différentes tendances dites du centre droit et de droite dure du parti. De toute évidence l’objectif était de rassurer, en se le disputant, un électorat interne prêt à adopter toutes les formules mêmes les plus « décomplexées » tant qu’il s’agissait, quel qu’en fut la manière, de faire peser le principal des efforts à « consentir » sur de dos des travailleurs, jamais assez, à leur yeux, sensibles aux intérêts supérieurs de la nation, pris pour les leurs.

Nous vivons l’époque de l’impérialisme, c’est-à-dire l’époque ou l’interpénétration du capital bancaire et industrielle est arrivée à un point tel que les activités de la finance demeureront à jamais dépouillées de leurs attaches nationales et cela aux grands damnes de tous les réactionnaires de France, certains pensant pouvoir tromper les apparences en allant même jusqu’à chercher refuge dans un anti-capitalisme de circonstance.

C’est aussi l’époque ou le patron privé, développeur de nouvelles productions ou nouveaux requins voulant rentabiliser plus les anciennes est devenu un simple agent des banques, ayant sur lui droit de vie ou de mort économique, et dont les affrontements contre le grand capital ne saura jamais être celui de notre classe, s’agissant d’escarmouches portant les intérêts de survie de sa classe.

C’est aussi l’époque de l’externalisation des productions, développant la classe ouvrière industrielle dans toutes les contrées du monde, ou les Etat s’activent toujours plus en mandataire des intérêts politiques économiques des actionnaires de petits ou grands acabits, éloignés à jamais de tout le processus de la production des marchandises, seule source de profit ayant valeur de capital.

C’est aussi l’époque ou, comme le rappel Engels dans son anti-Dühring « la faillite politique et intellectuelle de la bourgeoisie n’est guère plus un secret, sa faillite économique se répète régulièrement ».

L’époque ou les débris des classes petites bourgeoises anciennes, ces populations en partie chauvines et xénophobes, vivant dans la modernité des fonctions de leur classe, politiquement instables, opèrent des replis idéologiques qui les font se réfugier dans les bras du nationalisme.

L’époque des corruptions de toute nature, qui n’épargnent aucun décideurs politiques économiques ou syndicales, pas même les chefs d’états bourgeois appelés de plus en plus souvent devant les juges.

L’époque où la misère, les difficultés de vie dont on ne voit jamais la fin, s’installent dans tous les foyers prolétaires.

L’époque où pendant que les intellectuels bourgeois dissertent dans les beaux salons sur l’impossibilité pour les pays riches d’accueillir toute la misère du monde, quelques mètres en dessous, dans les caves, en véritables parias, s’affairent clandestinement hommes, femmes et enfants de l’immigration forcée, à la production de marchandises nécessaire à leur procurer les aisances de leur classe de tartuffes.

L’époque des enfants sans le minimum vital et sans toit quant d’autres ailleurs, n’ont que celui des bombes porteuses du message « démocratique » des grandes puissances impérialiste.

L’époque où toutes les misères d’ordre morales et financières, la désespérance en un avenir meilleurs, la résurgence du sentiment religieux… font de toutes les femmes, et plus particulièrement des femmes prolétaires, les premières victimes des infamies de toute sorte dans le monde.

L’époque de la fondation de la banque alimentaire, dernier garde fou contre les famines dans les pays riches, où les plus pauvres se voient accorder le statut de « bénéficiaires » des aides, déposant en échange sur les livrets permanents de précarité leur dignité et capacité à se révolter.

L’époque ou la réaction internationale prend ses aises en se montrant de plus en plus arrogante, devant l’absence de véritables représentations des intérêts internationaux de notre classe toujours en but à la peste brune d’occident et d’orient qui fait la nique au progrès social de l’humanité.

Mais principalement aujourd’hui, encore plus qu’hier, c’est aussi l’époque ou entre en scène, à la tête des Etats, par le jeu des alternances politiques garantissant toujours les intérêts de la classe dominante minoritaire, la représentation politique social-démocrate dite à gauche de l’échiquier politique, servant les intérêts de la bourgeoisie toute entière. Représentation ayant déjà plus d’une fois démontrée, dans l’histoire, ses capacités à gouverner en officiant à la survie du capital, avec cette avantage particulier, de bénéficier sur la représentation de droite classique d’un certain crédit populaire pour faire passer en douceur toutes les réformes qui sont autant de sacrifices à faire consentir aux classes dites défavorisées au nom des intérêts supérieurs à défendre de la nation.

Conséquemment, c’est grâce à cette présence, sorte d’assurance politique contre les plus graves périls que pourraient faire courir à la bourgeoisie dominante, la classe ouvrière et ses alliés si ils se montraient décidés à en découdre qu’aujourd’hui la représentation politique de droite s’offre le luxe de dévoiler ses divisions internes, de risquer la scission comme elle le fait ; parce qu’elle sait bien l’essentiel des intérêts de la bourgeoisie préservés, en raison de la neutralisation politique de notre classe et de l’ensemble des couches populaires.

Et pourtant si il y a bien une classe, et même en dernière analyse la seule, qui saurait redonner aux partis de droite « leurs complexes » ou plus exactement ses peurs des révoltes populaires, c’est notre classe, quant elle est unie et décidée à passer à l’offensive contre tous ses ennemis.

Aujourd’hui rien ne nous assure que les politiciens bourgeois en chamaille vont réussir à résoudre leurs contradictions au sein du peuple de droite. Ce qui est sur, c’est que les querelles d’ambitions personnelles qui les animent, même si elles venaient à prendre un caractère antagonique, n’entacherait en rien les intérêts généraux de leur classe, le fonctionnement des institutions de l’état bourgeois étant bien gardé. Et cela grâce à l’unité des contraires qu’alimentent les luttes électorales entre les deux voies : voie de droite et voie de gauche retardant provisoirement le grand bond en avant pour l’humanité que sera la révolution prolétarienne à venir.




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