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Journées nationales d'action syndicale

Journées nationales d’action syndicale

Les deniers de judas de la collaboration de classe.

jeudi 24 juin 2010, par Avant Garde


Le bon fonctionnement de la démocratie bourgeoise repose essentiellement sur la délégation de pouvoir de l’électorat populaire qui régulièrement remet son sort entre les mains de politiciens carriéristes installés confortablement dans des sinécures leur assurant bien-être et prospérité ainsi qu’à leur famille. En échange de quoi, dans la majorité ou dans l’opposition, ils agissent à la pérennisation du système capitaliste piégeant le citoyen, la citoyenne électrice, dans un jeu d’alternance faisant de ces derniers les « dindons de la farce ».

Le bon fonctionnement de la « démocratie sociale » repose essentiellement sur la délégation de pouvoir des couches du salariat qui de façon permanente remettent leur sort entre les mains des responsables des appareils syndicaux installés dans les sinécures de petites ou de grandes représentations leurs assurant différents conforts de bien être et de prospérités. En échange de quoi, par le jeu du paritarisme des institutions sociales, ils agissent à l’apaisement des tensions pérennisant ainsi l’exploitation de l’homme par l’homme.

La collaboration de classe, ses outils de diversion

Si le bulletin de vote entraîne l’électeur à exprimer son mécontentement à intervalle régulier où l’isoloir devient le lieu des défoulements sans illusions de l’expression de ses récriminations en direction de la classe politique, les journées d’actions syndicales remplissent un rôle quasi identique en matière d’expression des mécontentements sociaux chez les travailleurs. C’est aussi sans illusions, juste pour la satisfaction de se sentir moins seuls, que régulièrement les salariés des secteurs publics, formant le plus gros des cortèges, et d’autres travailleurs battent le pavé en martelant leurs slogans revendicatifs.

Journées d’actions syndicales et lutte des classes

Les directions syndicales espèrent toujours de fortes mobilisations car elles doivent se distinguer comme des interlocuteurs incontournables. Elles doivent justifier en permanence leur représentativité tant sur le plan des négociations générales que pour les places qu’elles occupent dans les organismes paritaires etc. Le bourgeois souscrit d’autant plus à ces rendez-vous arrangés qu’il sait que ces journées d’actions fourre-tout et défouloirs valent mieux pour ses intérêts et ceux de sa classe en général que l’organisation méthodique des ripostes sans compromissions de la classe ouvrière.

Contrairement à ce qui est répété, les choix des formes de l’action syndicale n’ont pas comme principal objectif de servir à juger du niveau de mobilisation des travailleurs permettant de graduer les ripostes, mais sont attachés à des lignes de conduites dictées par des motifs idéologiques liés aux contenus des intérêts catégoriels à défendre de certaines fractions du salariat et de l’ampleur qu’elles comptent donner à la manifestation de leurs mécontentements.

Le recours aux journées d’actions ponctuelles n’échappe pas à cette règle. Elles sont la forme de lutte considérée comme la plus appropriée par la représentation des couches sociales de la petite bourgeoisie salariale et de l’aristocratie ouvrière qui y voient le moyen d’avancer vers leurs objectifs politiques et de pousser à la satisfaction des revendications générales de leur catégorie.

Petit à petit, nos pacificateurs syndicaux tentent de répandre insidieusement l’idée que la concertation préalable, fondement idéologique de la collaboration de classe, est de l’intérêt du capitaliste moderne et qu’un ouvrier, un travailleur, contenté à minima, est un salarié performant.

Laissé pour compte des développements économiques prospères du système capitaliste mais aussi première victime de ses crises, la classe ouvrière doit juger et juge cette politique syndicale comme autant de renoncement de la mise en place de véritables ripostes, pour la juste satisfaction de ses revendications immédiates et à son objectifs politique fondamental de la disparition de son exploitation.

Parce qu’aujourd’hui les volontés de mise en œuvre de grandes ripostes aux attaques du capital se heurtent au fait que nous marchons sur la tête, de ce que les intérêts immédiats et fondamentaux de la classe ouvrière sont placées à la remorque de ceux de la petite bourgeoisie salariale, il ne saurait y avoir de troisième voie tactique visant à la renaissance d’un syndicalisme de lutte de classe recherché par les mieux motivés, tactique déjà éprouvées dans l’histoire… Soit l’on s’oppose résolument à cette méthode du recours aux journées d’actions ponctuelles freinant perpétuellement les volontés de vraiment en découdre portées aujourd’hui par les travailleurs à la pointe des luttes ; soit l’on abdique et l’on se fait complice de la collaboration de classe.




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