Accueil du site > INTERNATIONALE > Syrie : du soutien à son propre impérialisme… à « l’anti-impérialisme » et ses (...)

Syrie : du soutien à son propre impérialisme… à « l'anti-impérialisme » et ses motivations.

Syrie : du soutien à son propre impérialisme… à « l’anti-impérialisme » et ses motivations.

lundi 15 octobre 2012


A chaque conflit, et pour toute personne éprise de « justice sociale et de paix », il parait impératif de se positionner en faveur de tel ou tel des camps présents sous peine d’avoir à subir les réprobations de ceux, politiquement organisés, qui mènent leur opération de diversion sur leur propre embarras.

A bien vouloir se plier à ce « devoir », ce ne sont pas les arguments qui viennent à manquer, appuyés toujours, bien entendu, par une lecture des faits auxquels l’on fait dire tout et son contraire. C’est aussi à ces occasions que l’on peut « mesurer » les capacités morales de chacun à justifier les pires horreurs suivant qu’elles sont commises par les pouvoirs bourgeois en place, au titre de la défense de l’intégrité territoriale, ou par les troupes ou groupes mercenaires de l’impérialisme lancés en croisade pour la défense des « ses hautes valeurs morales » c’est-à-dire sa volonté expansionniste. La vitrine des bouchers devient le symbole de la liberté d’entreprendre et du commerce.

A ce jeu, ce sont d’abord les groupes et partis politiques, les intellectuels « influents », champions de la liberté, que l’on entend, médiatisation oblige. Il y a les interventionnistes, motivés du droit d’ingérence humanitaire, trouvant toujours un dictateur à combattre.
Ceux-là savent bien que les régimes de vieille démocratie capitaliste ne doivent leur survie économique et politique que par la mise en place et l’entretien, à travers le monde, des régimes qui leur sont les plus favorables sur le plan du commerce et de leur approvisionnement en matières premières, permettant de prélever la sur value.
Droite ou gauche, républicains ou démocrates, placés à la tête des régimes anciens de démocratie bourgeoise d’Europe et de l’Amérique du nord, ne s’embarrassent pas toujours de « principes démocratiques » pour justifier toutes sortes d’interventions sur les régimes des pays qu’ils dominent économiquement et qui leur font preuve « d’infidélité ». Aujourd’hui à travers le monde, se jouent d’autres scène de luttes sanglantes dans le théâtre des politiques financières des impérialistes et ce sans missions légalistes de « pacification ».

Nous entendons aussi toujours la vieille sirène du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », formule symbole derrière laquelle les fractions nationales de la classe ouvrière internationale sont appelées à mettre de côté leurs intérêts particuliers pour se laisser conduire, perdant toute autonomie de pensée et de lutte, au seul souci de la défense des intérêts de la nation.
A bien y regarder, ces agités en mouvement, ont deux traits commun, la soumission à la grande bourgeoisie et celui d’appartenir à une même classe sociale, celle de la petite bourgeoise moderne soucieuse du maintien de ses conforts.

Confronté à une crise sans précédent de surproduction de biens de consommation et d’usage, de capitaux, le capitalisme international est passé à la redistribution des cartes de ses zones d’influences, s’agissant autant d’agir aux placements sécurisés pour ses capitaux, que de trouver de nouveaux débouchés pour ses productions et de s’assurer l’accès aux matières premières nécessaires.

Tous les pays du monde soumis aux diktats des grandes puissances impérialistes sont constamment placés sous surveillance économique et politique. Rien n’est laissé au hasard et gare à celui des pays dominants qui sur le plan commercial a du céder du terrain à ses adversaires. Les grandes puissances ont ceci de particulier, étant les plus grosses consommatrices de matières premières de production (fossiles ou agricoles), elles demeurent dépendantes des pays qu’elles dominent dans l’extraction et l’acheminement de ces matières.

Le capitalisme, c’est la fuite en avant vers toujours de nouveaux marchés ayant recours aux matières premières, produits de la science. Même les territoires n’offrant provisoirement aucune perspective dans le domaine des besoins de production du moment, sont sous haute surveillance scientifique politique et militaire.

Pour qui veut comprendre le pourquoi des conflits armés qui prennent des allures de guerres civiles où s’affrontent les groupes de mercenaires étrangers, il ne faut pas s’embarrasser de la propagande officielle pour juger de la nature des régimes qui préside(nt) à la destinée des peuples des pays concernés, mais il est nécessaire de chercher à comprendre quels sont les intérêts économiques et politiques qui se cachent derrière les interventions diplomatiques et militaires des grandes puissances.

Après la Libye hier, aujourd’hui c’est au tour de la Syrie de subir les volontés politiques des pays impérialistes occidentaux et de leurs alliés dans la région, dirigeants Israéliens et Turcs. « Face à eux » et tout aussi intéressés à leur part du gâteau, la Chine et la Russie impérialistes, les deux disposant d’un droit de veto à l’assemblée générale des « Nations Unies » et bloquant toute résolution qui ne tiendrait pas compte leurs intérêts de grandes puissances, sauf à s’entendre avec leurs concurrents et à régler le sort des régimes dont ils se montrent provisoirement protecteurs (comme ce fut le cas pour le régime de Mouammar Kadhafi en Libye) si la prise en compte de leurs intérêts entre dans les discussions.

En Syrie, où se joue le sort d’intérêts plus globaux des grandes puissances impérialistes au Proche Orient, c’est dans une situation politique géostratégique des plus embrouillées qu’on nous propose de faire le choix des partitions à jouer :

- supporter une rébellion qui prend ses quartiers dans les états majors politiques et militaires des grandes puissances dont la France.
- soutenir le pouvoir en place.
- soit encore le renvoi dos à dos de tous les belligérants.

Du coté de la rébellion, on retrouve les chantres de la démocratie bourgeoise. Sous prétexte de l’exportation de ses modèles de « justice, de morale et du droit », elle s’offre le luxe, grâce aux moyens financiers dégagés pour la réforme, de maintenir les antagonismes de classe toujours à la limite du supportable(s) pour la bourgeoisie, faisant jouer à plein les « bienfaits » du parlementarisme politique et social(e).

De l’autre, toute la gente petite bourgeoise déclassée ou en voie de l’être et qui, en l’absence de véritables perspectives révolutionnaires, ne jure plus que par(t) la défense des régimes dans le monde ayant abouti(s) à un degré de socialisation qui assure les conforts de leur classe. Ici pêle-mêle nous retrouvons, les supporter de la Chine d’économie socialiste de marché, de la Russie, des régimes d’Hugo Chavez au Venezuela, de Dilma Rousseff, la remplaçante de Lula au Brésil, ou encore du régime bolivien d’Evo Morales…

Puis il y a ceux, orphelins de modèles de construction du socialisme disparus de Chine et d’Albanie, nostalgiques dogmatiques empruntant beaucoup aux mots d’ordre d’une époque et pour qui ne pas prendre position c’est trahir l’internationalisme prolétarien. C’est avec beaucoup d’aise qu’ils prétendent pouvoir évoquer ce que devraient être les réflexes de solidarité de toute une classe et de son avant-garde sans même, la plupart du temps, y appartenir.

Et quant aux ressentiments du prolétariat Syrien, dans ces circonstances, sans représentation véritable, placé entre un régime de terreur et la conviction que les « amis étrangers » ne leur veulent pas que du bien, personne ne peut imaginer véritablement les sentiments qu’il nourrit.

L’internationalisme prolétarien se construit de l’unité de toutes les fractions nationales de la classe ouvrière dans le monde et ne sera jamais l’expression de vagues sentiments confinant au sentimentalisme petit bourgeois concentré dans les plus remarquables mots d’ordre (ne) faisant long feu.

L’exercice de l’internationalisme prolétarien, ce doit être d’abord et avant tout des initiatives concrètes. Aussi cela suppose l’existence d’authentiques partis ouvriers, avant-garde de leur classe, capables de passer à l’action pour la défense des intérêts du prolétariat et des peuples partout où ils sont victimes des politiques de pillages de l’impérialisme, principalement de son propre impérialisme. C’est dans ce but que notre groupe des ouvriers communistes Marxiste-léniniste a élaboré son programme, dictant sa conduite en toute circonstance.

« La reconnaissance verbale de l’internationalisme, auquel on substitue en fait, dans toute la propagande, l’agitation et l’activité pratique, le nationalisme et le pacifisme petit bourgeois, n’est pas seulement le fait constant des partis de la II internationale, mais aussi de ceux qui en sont sortis, et même assez souvent de ceux qui s’intitulent maintenant communistes »… « Ainsi dans les pays où le capitalisme atteint déjà son plein développement, où existent des partis ouvriers formant la vraie avant-garde du prolétariat, la lutte contre les déformations opportunistes et pacifistes petites bourgeoises de la conception de la politique de l’internationalisme est le premier, le plus important des devoirs ».
Première ébauche des thèses sur les questions nationale et coloniale (Lénine : Juin 1920)

L’ennemi de la classe ouvrière de France, de Syrie et d’ailleurs est en notre propre pays. Devant les intérêts des fractions nationales de la classe ouvrière victimes du brigandage de l’impérialisme partout dans le monde, les intérêts particuliers de la classe ouvrière des pays impérialistes s’effacent nécessairement, au profit de la solidarité internationale de classe.

Le capitalisme impérialiste français et ses dirigeants politiques actuels sociaux-démocrates sont les ennemis de notre classe ouvrière et des peuples du monde.

Vive l’unité de la classe ouvrière internationale contre toutes les formes d’oppression.




Articles de la rubrique

0 | 10